Brodeuse en vacances

Petit tracas sur petit tracas, on se croit quand même heureuse tout en rêvant en cachette de jours meilleurs. Puis cette routine vole en éclat... Stupeur... Le cocon s'effiloche, la maison si rassurante hier encore devient l'antre d'un ennemi, celui qui pourtant vous serinait quelques minutes auparavant des promesses d'amour éternel. A présent il peste et râle et crie...et l'on se dit que l'amour est vraiment aveugle. Les yeux se dessillent : où est passé mon prince charmant? A-t-il seulement existé?
Sur sa décision de rupture, tout s'effondre. Les sentiments se mélangent dans la tête : la tristesse, l'incompréhension, la rage, la haine peut-être, le désarroi, mais aussi l'urgence de trouver rapidement un toit, de protéger les enfants, d'effectuer les démarches juridiques, médicales, scolaires,... Alors on pense au brave médecin de famille et on court chercher du secours : je n'arrive pas à aller au bout de mes idées docteur, je ne sais pas où j'en suis ni par où commencer... Bonjour anti-dépresseurs.
Puis le temps passe, panse peu à peu les plaies et vient l'installation dans un autre nid douillet. Très douillet même, confortable, rassurant. Où sont donc passées les critiques et les remontrances? Mais où se cachent les plaintes en tout genre? Les prévisions négatives? Les "je te l'avais bien dit"? Les enfants rient en vous aidant à faire la vaisselle. Cela faisait longtemps qu'ils ne riaient plus qu'en sourdine de crainte qu'une oreille malveillante transforme la cause du rire en grosse bêtise et n'émette des reproches.
La culpabilité fait son apparition. Pourquoi n'ai-je pas vu clair plus tôt? A vivre dans le nuage, j'avais dû oublier qu'il existait un ciel bleu?
Et la paix s'installe dans cette nouvelle maison si claire. La sérénité la suit. Où est-ce déjà le bonheur?
Bleuedelin a rangé ses aiguilles depuis quelque temps mais ses doigts la démangent. Les toiles, les livres, les tissus, les perles, les "en-cours" ont trouvé leur place dans la jolie demeure. La machine à coudre est sortie de l'ombre et trône fièrement sur une des tables de l'immense salon, les lampes halogènes ont été savamment orientées vers le centre du canapé : on n'attend plus que la brodeuse. Brodeuse en vacances... mais plus pour très longtemps, promis!

Comments

[laetitia]

En me balladant sur ton blog ,je decouvre un peu plus de toi! et je me dis que pour toi aussi le soleil rebrille a nouveau... et c'est ca l'important et je sais combien il est difficile de "repartir a zero" meme si moi ma separation fut différente; c'est un vilain crabe qui s'est chargé de m'enlever mon ange; mais voilà telle la promesse que j'ai faite a mon amour, et tel un petit oiseau aux ailes brisées j'ai reussi a remonter sur ma branche et a reprendre mon envol vers le soleil qui brille sur nos vies...comme toi...Bravo pour ton courage...
Bises

[Barbara]

Remet toi vite à tes aiguilles !!! Elles m'ont sorties de bien des soucis ...c'est leur côté magique :))
Bisess

[marie.libellule]

Je suis tellement heureuse que tu aies retrouvé ta sérénité et ton sourire.
Tes fils doivent être ravis de retrouver une maman épanouie.
Et tes broderies, elles devaient s'ennuyer!
Bonne chance pour ta nouvelle vie!

[Laëtitia]

Ouille...
Moi je dis qu'il vaut mieux que tout cela soit arrivé maintenant car il est encore temps, rien qu'à retrouver le merveilleux rire des enfants qui parle de lui-même, de passer à autre chose...
En effet pourquoi souffrir quand on s'en rend compte, ce n'est pas facile je t'admire d'avoir trouvé la force de passer un cap !
Soyez heureux avec tes petits ! Et reviens-nous en pleine forme !

[Nana]

Super super, je suis heureuse, enfin que tu reprennes ton blog, cela veut dire que le bonheur est de nouveau là pour toi et tes enfants (que j'aime beaucoup) - continue sur cette lancée et fait nous baver de tes magnifiques ouvrages que tu brodes, tu sais que je serai toujours là pour toi. Bisous ma chérie.